Bela Bartok
Bartok était-il atteint d’un autisme de haut niveau ou du syndrome d’Asperger ?
Bartok est né le 25 mars 1881 en Hongrie. Halsey Stevens, dans sa magnifique biographie de Bêla Bartok, indique qu’à l’âge de 1 an et demi, il écoutait intensément un morceau de musique précis joué par sa mère et que le jour suivant il l’amenait au piano, secouait la tête jusqu’à ce qu’elle joue le morceau en question. A l’âge de 3 ans, il reçut un tambour qu’il battait en mesure avec le morceau joué par sa mère. Si elle modifiait le rythme de quelle que manière que ce soit, il s’arrêtait momentanément et recommençait à nouveau en mesure avec le nouveau rythme. A l’âge de 4 ans, il jouait de mémoire une quarantaine de chansons.
C’était un petit garçon timide et calme qui ne jouait pas avec les autres enfants. Il obtenait des résultats médiocres à l’école et était ignoré par ses professeurs.
Il présentait une déficience sévère quant aux interactions sociales réciproques, éprouvait d’énormes difficultés à se faire des amis et exécrait les jeux d’enfants. A l’académie de musique, il s’isolait. Il était impossible de le qualifier de sournois ou d’intrigant.
Un autre biographe, Kenith Chalmers, cite Agatha Fassett, une amie, qui souligne son puritanisme lorsque des choses matérielles étaient concernées ainsi que son manque d’affabilité sociale tout absorbé qu’il était par ses propres préoccupations au point de manquer de savoir-vivre. Il avait également tendance à se couper des personnes qui auraient pu favoriser sa carrière, caractéristique typique des personnes atteintes d’autisme de haut niveau ou du syndrome d’Asperger. Iil éprouvait un intérêt captivant et restreint pour la musique ainsi que la recherche ethnologique. Il déployait des efforts considérables pour collectionner des insectes ainsi que des airs folkloriques.
Il avait une personnalité obsessionnelle et était hanté par le maintien de l’uniformité. Il estimait que le pain devait uniquement être fait à la pointe de l’aube, dans un pétrin en bois et pétri par les mains d’une femme. Il était extraordinairement strict avec ses élèves du cours de musique. Il était perçu comme un homme à la volonté fanatique, caractérisé par une sévérité sans pitié et une inaccessibilité affectée. Il avait plus de deux ans lorsqu’il commença à parler. D’un abord peu avenant et extrêmement timide, sur scène, il était maladroit et inélégant, éprouvait d’énormes difficultés à nouer un contact avec son public.
En conclusion, des preuves étayent le diagnostic d’un trouble pervasif du développement, à savoir autisme de haut niveau ou syndrome d’Asperger. Des incertitudes prévalent quant à la présence de motricité maladroite et, récemment, Christopher Giliberg a remis en question la fréquence de la maladresse chez les personnes dotées d’une extrême intelligence et du syndrome d’Asperger. L’histoire de sa vie est assez similaire à celle de personnes dotées d’un énorme talent, d’excellentes aptitudes et présentant un trouble du spectre autistique.
Michael Fitzgerald
Sources Link 3ème trimestre 99